Née le 6 août 1644 à Tours – Morte le 6 juin 1710 à Paris.

Françoise-Louise de La Baume Le Blanc est la fille de Laurent de La Baume Le Blanc, gouverneur du château d’Amboise, qui meurt en 1651, et de Françoise Le Provost. Elle a passé son enfance à l’hôtel de la Crouzille à Tours et au château de la Vallière à Reugny, possessions de sa famille.

Le 2 mars 1655, en la chapelle de la Vallière de l’église de Reugny, sa mère se remarie avec Jacques de Courtavel, chevalier seigneur de Saint-Rémy, premier maître d’hôtel de la duchesse d’Orléans, Marguerite de Lorraine, épouse de Gaston d’Orléans. À cette époque, Gaston, frère de Louis XIII est exilé à Blois. Ce mariage, outre le comblement des dettes familiales, conduit toute la famille à Blois auprès du duc. Le duc a trois filles, Marguerite-Louise, Françoise et Élisabeth qui ont sensiblement le même âge que Louise. Louise sert de compagne à leurs jeux et est éduquée avec les princesses.

Discrète, modeste, si elle n’est pas une beauté éclatante ni un esprit brillant, Louise est une charmante jeune fille aux cheveux blonds et aux doux yeux clairs, affligée d’un boitillement qui ne l’empêche ni de danser avec grâce ni d’être une cavalière émérite.

En 1660 le duc d’Orléans, oncle du roi, s’éteint. Sa veuve, née Marguerite de Lorraine quitte le Blésois pour Paris et s’installe avec ses filles et leur suite au Palais du Luxembourg. Le roi, son neveu, loge au Palais du Louvre. Il a épousé l’infante d’Espagne Marie-Thérèse d’Autriche, fille aînée du roi Philippe IV et son héritière potentielle.

La cour de France négocie ensuite le mariage du frère cadet du roi avec la princesse Henriette d’Angleterre, sœur du roi Charles II d’Angleterre âgée de 17 ans à laquelle il faut constituer une Maison digne de son rang. Louise en fera partie. Elle est la contemporaine de la princesse et entre en tant que demoiselle d’honneur dans la Maison de Madame (Henriette d’Angleterre), épouse de Monsieur, duc d’Orléans et frère unique du roi.

Le retour de la paix, la mort du cardinal Mazarin et la prise du pouvoir par le roi, le mariage des princes parachèvent le rajeunissement de la cour qui bruisse du désir de se divertir après tant d’années de guerre et de misères. Le roi et la reine, qui est déjà enceinte, ont 22 ans, le duc d’Orléans, 21, la duchesse 17. Le roi se détache très vite d’une épouse docile mais sans éclat, tandis que sa belle-sœur se morfond auprès d’un mari jaloux subjugué par son amant, le chevalier de Lorraine.

Le roi et sa belle-sœur, qui sont aussi cousins, ont en revanche de nombreux goûts en communs et ébauchent une idylle qui alarme la reine et le duc d’Orléans et ne plaît guère à la reine-mère Anne d’Autriche, mère du roi et du duc d’Orléans mais aussi tante de ses brus. Le roi et sa belle-sœur cherchent donc un paravent pour dissimuler leur liaison. C’est Mademoiselle de La Vallière. François Honorat de Beauvilliers, comte de Saint-Aignan, sert d’entremetteur et pousse la douce Louise dans les bras du roi.

Cependant, le roi veut éviter le scandale et ménager sa mère, Anne d’Autriche. Il installe alors Louise dans un petit château servant de relais de chasse que Louise apprécie particulièrement, et qui est situé non loin de Saint-Germain-en-Laye, dans la forêt du village de Versailles. Le roi y donne en 1664 une fête splendide Les Plaisirs de l’île enchantée. Molière y donne La Princesse d’Élide, Les Fâcheux et Tartuffe. Lully a composé les ballets. La reine et la reine-mère en sont les dédicataires officielles. Louise en est la dédicataire officieuse. La cour n’est pas dupe et les ragots vont bon train. Louise reçoit la terre de Carrières-Saint-Denis, où elle fait bâtir un château. Les jardins sont ordonnés par André Le Nôtre

Louise a quatre enfants du roi, dont seuls les deux derniers survivent et sont légitimés : Charles (1663-1665), Philippe (1665-1666), Marie-Anne (1666-1739), dite Mademoiselle de Blois, qui épousa Louis-Armand 1er de Bourbon-Conti, et Louis, comte de Vermandois (1667-1683).

Après la mort de sa mère Anne d’Autriche en 1666, Louis XIV affiche publiquement sa liaison, ce qui déplaît beaucoup à Louise qui, aux fastes d’une liaison publique avec le roi, préfère les démonstrations de tendresse en aparté.

C’est à ce moment que la Cour voit le retour de la splendide Françoise-Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, devenue marquise de Montespan à la suite de son mariage. Le roi, subjugué par cette « triomphante beauté à montrer à tous les ambassadeurs » (selon Madame de Sévigné), cherche à en faire sa maîtresse. Devenu plus sûr de lui, prétextant que la dot de sa femme n’a pas été payée, Louis déclare la guerre à son beau-frère, le roi d’Espagne qui n’a que six ans et règne sous la régence de sa mère. Avant de partir en campagne, en mai 1667, un an après la mort de la reine-mère Anne d’Autriche, Louis confère à Louise le titre de duchesse de La Vallière et de Vaujours et légitime leur fille Marie-Anne. Aux yeux de tous, c’est le cadeau de la disgrâce. Le début de sa liaison avec Mme de Montespan, que l’on situe habituellement lors de la campagne des Flandres de 1667, pendant la guerre de Dévolution, marque le commencement d’un déclin sans retour pour Louise. Enceinte du roi pour la quatrième fois, elle est priée de rester à la cour. Prise d’angoisse et peut-être de jalousie, elle rejoint le roi sans sa permission. Madame de Montespan, la première, dénonce hypocritement le scandale. Cependant, Madame de Montespan étant mariée et son mari fort peu arrangeant, le roi garde Louise auprès de lui à la cour et dans sa « fonction » de favorite « officielle ». De nouveau, Louise sert de paravent pour couvrir l’adultère royal.

Cinq mois plus tard, en octobre 1667, Louise donne naissance à Louis, le dernier fils qu’elle donne au roi.

Une longue période de cohabitation débute alors entre les deux favorites. Encore une fois, Louise est un « paravent » devant dissimuler au public les amours du roi avec une femme mariée, ce qui n’empêche pas le roi de s’enticher plus tard de la splendide Mme de Ludres. Dans l’espoir de regagner le cœur du roi qu’elle n’a pas cessé d’aimer, Louise essuie toutes les humiliations que lui inflige la nouvelle favorite sans que cette stratégie ne porte ses fruits.

Le roi ne légitime qu’en 1669, deux ans après la fin de leur liaison, leur fils Louis. Il confère à l’enfant le titre de comte de Vermandois et lui donne la charge de surintendant de la marine. L’enfant n’ayant pas deux ans, le roi conserve ainsi son autorité sur la marine Française.

En 1670, après une longue maladie – peut-être une fausse couche – qui lui fait entrevoir la mort, Louise se tourne vers la religion, rédigeant d’émouvantes Réflexions sur la miséricorde de Dieu. Toutefois, comme le souligne Monique de Huertas, « ces Réflexions sont un appel mystique de conversion, plutôt qu’une vraie conversion », laquelle vient quelques années plus tard. Elle s’y prétend « une pauvre créature encore attachée à la terre, et qui ne fait que ramper dans le chemin de la vertu… ». Pour le moment, elle fait le choix de rester dans « le monde » (à la Cour) pour affronter l’épreuve qui consisterait à y mener une vie désormais exemplaire, et aussi dans l’espoir d’inspirer d’autres âmes. Son amour pour le roi n’est pas encore mort : elle admet qu’elle ne peut prétendre être « morte à ses passions, pendant que je les sens vivre plus fortement que jamais dans ce que j’aime plus que moi-même ».

Sur les conseils de Bourdaloue, du Maréchal de Bellefonds (Premier maître d’hôtel du roi) et de Bossuet, elle décide de quitter la Cour pour entrer au très strict couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacques. Obligée de solliciter l’autorisation de Louis XIV pour se retirer, Louise rejette toute solution de couvent « plus douillet ». Afin de la dissuader, Madame de Montespan incite le roi à présenter officiellement Mademoiselle de Blois à la cour. En donnant un statut officiel à sa fille, le roi pense contraindre la duchesse de La Vallière à rester et à servir de paravent au double adultère avec Madame de Montespan. La nouvelle favorite, qui craint le scandale, lui fait également dépeindre, par la voie de Madame Scarron (qui devient plus tard Madame de Maintenon), les privations et les souffrances auxquelles elle s’exposerait en entrant au Carmel, ainsi que le scandale que ne manquerait pas de susciter une telle décision. Mais ces tentatives resteront vaines et l’austère Madame Scarron la quittera édifiée. Avant de se retirer, Louise tient même à faire des excuses publiques à la reine Marie-Thérèse, ce qui fait grand bruit.

Le 3 juin 1675, elle prononce ses vœux perpétuels, prenant le nom de Louise de la Miséricorde. Au couvent, elle reçut plusieurs fois la visite de la reine, de Bossuet, de la marquise de Sévigné et de la duchesse d’Orléans, belle-sœur du roi à qui elle avait confié l’éducation de son fils, le comte de Vermandois.

Elle mourut le 6 juin 1710 à l’âge de 65 ans, après 36 ans de vie religieuse. Elle fut inhumée dans le cimetière de son couvent, loin de son duché-pairie, où rien n’atteste qu’elle soit venue un jour.

Au temps de sa splendeur, selon certaines sources (à retrouver), Louise de La Vallière portait une cravate à large nœud flottant, souple, et d’étoffe grise. En 1875, le terme de La Vallière (ou lavallière) fut associé à cette cravate lorsque les peintres de cette époque peignirent cet élément vestimentaire.

En 1804, la comtesse Félicité de Genlis publie, sous le titre de La Duchesse de La Vallière, un roman historique à succès inspiré par la vie de la maîtresse de Louis XIV. Les peintres de genre anecdotique, Fleury François Richard, Jean-Louis Ducis et Pierre Révoil, y trouvent l’inspiration de plusieurs tableaux et dessins.

Son idylle avec Louis XIV est relatée en détails par Alexandre Dumas, qui lui invente un soupirant délaissé, dans Le Vicomte de Bragelonne, le dernier roman de sa trilogie des Mousquetaires.

Elle inspire également le personnage clé de Louise de la Vallière dans le roman historique 1661 d’Yves Jégo.

Elle inspire aussi le personnage de Louise de la Vallière dans le roman pour enfants Marie-Anne fille du roi (tome I), où elle part au Carmel à la fin du livre, puis dans les autres romans de la même série.

Marcelle Vioux lui consacre son roman Louise de La Vallière (Fasquelle, 1938).

Sa personnalité se dégage de d’autres romans, non historiques mais fantastiques, de Noboru Yamaguchi et du titre de Zero no tsukaima où l’héroïne porte le même nom. Une série d’animation japonaise et de mangas sont adaptés et continuent à en incarner l’héroïne.

Madame de La Vallière a aussi inspiré les films.

 

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