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Publié le dimanche 16 février 2020

 

Il s’agit là d’un nom générique qui recouvre au moins deux espèces de chenilles processionnaires, celle du pin et celle du chêne. Ces chenilles sont des stades larvaires de deux papillons nocturnes : le Thaumetopoea pityocampa pour les pins et le Thaumetopoea processionea pour les chênes.

Bien que très comparable, le cycle biologique de ces deux espèces est malgré tout différent, ce qui a de nombreuses conséquences sur leur dangerosité et sur les modalités de lutte contre ces insectes.

C’est à la chenille processionnaire du pin que l’homme et les animaux domestiques sont particulièrement confrontés.

Le papillon adulte femelle pond durant l’été environ 200 œufs qu’il dépose autour de quelques aiguilles de pin. Il les recouvre d’écailles abdominales pour les protéger d’éventuels prédateurs. Les chenilles naissent entre 30 et 40 jours plus tard et parviendront au terme de leur développement après cinq stades larvaires.

Les chenilles processionnaires sont très velues. Durant les trois premiers stades, de la fin de l’été à l’automne, elles vont de rameau en rameau pour se nourrir des aiguilles de pin. Sauf si l’arbre est déjà affaibli, cette prédation n’a que peu d’influence sur la pérennité de l’arbre.

Le quatrième stade arrive normalement en automne, en même temps que la température baisse. Elles construisent alors leurs nids d’hiver en soie, bien épais. Ceux-ci, qui captent les gouttelettes d’eau, exploitent l’inertie thermique de l’eau isolent une couche d’air importante et sont le plus souvent installés à l’extrémité des branches pour profiter de la chaleur du soleil.

Au printemps, entre février et mai, les chenilles processionnaires du pin alors au stade cinq sortent de leurs nids et descendent de l’arbre pour aller s’enterrer dans le sol afin d’y réaliser leur transformation en papillon adulte (nymphose). La chrysalide peut rester en diapause dans le sol pendant un à trois ans avant de se transformer en papillon. C’est lors de cette migration que le risque de nuisance pour l’homme et les animaux domestiques est le plus grand du fait de la proximité.

C’est là une grande différence avec la chenille processionnaire du chêne qui elle ne migre pas vers le sol et fait sa nymphose dans le houppier des grands chênes.

Les papillons mâles et femelles vont alors rapidement s’accoupler et le cycle reprend.

C’est au troisième stade que se forment les poils urticants des chenilles.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce ne sont pas les longs poils blancs, ni les touffes de poils marrons bruns qui sont responsables des réactions allergiques provoquées par ces larves. Les poils urticants sont en réalité des micro-poils de moins de 2 mm, situés au cœur des touffes de poils. Ceux-là seront projetés dans l’air par la chenille si elle se sent en danger (contact, vibration).

Au moindre frottement, ces poils se cassent libérant une toxine (la thaumétopoeine) qui peut être très urticante pour l’épiderme, les yeux et les voix respiratoires.

Plusieurs types de moyens de lutte peuvent être mis en œuvre.

L’installation d’écopièges fixés à plus de 2,5 mètres sur les troncs des pins colonisés permet de bloquer la migration vers le sol des chenilles et ainsi rompre le cycle biologique tout en empêchant la proximité entre homme, animal domestique et chenilles.

Cette méthode est particulièrement efficace et évite d’être tenu de détruire les cocons souvent difficile à atteindre puisqu’installés à des hauteurs importantes en bout de branches.

Dans le cas de la chenille processionnaire du chêne il est nécessaire, si l’arbre est fréquenté, de détruire avec de la chaleur (flamme, rayonnement, eaux chaudes) les nids dans l’arbre.

La pose de pièges à phéromones peut pour les deux espèces piéger les papillons mâles et ainsi bloquer la reproduction.

Il est également possible de favoriser la prédation soit sur la chenille en stimulant la présence des mésanges charbonnières par l’installation de nichoirs adaptés, soit sur le papillon nocturne en en mettant en œuvre des action en faveur  des chauves-souris et des oiseaux nocturnes.

Enfin une information peut permettre de stimuler la vigilance à l’égard de ce risque naturel.

Sur les Domaines de Montéclin et du Bois du rocher toutes ces options sont envisagées en fonction des conditions du milieu et de la fréquentation.

Le SIAB a depuis deux ans mis en œuvre une démarche très positive en faveur des chauves souris et en aménageant des gites qui leurs sont dédiés. Des nichoirs à mésanges sont posés et très prochainement les domaines seront équipés d’écopièges et de piège à phéromone.

Des affiches attirant l’attention des visiteurs sur ce sujet seront mises en place.

Monsieur Christian SIFRE

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