En 1760, elle appartient à Jean Pigné, maçon, et à son épouse Catherine Duru.
Ce couple possédait plusieurs maisons à Jouy-en-Josas et aux Loges-en-Josas, notamment l’immeuble de l’Ecu, situé rue Oberkampf.

Le 31 janvier 1760, Jean Pigné loue cette maison « à bail au profit du Sieur Abraham Guerne de Tavannes et consorts » ; Tavannes étant le premier associé de Christophe-Philippe Oberkampf. La maison était louée pour 9 ans à raison de 300 francs par an. Il est probable qu’Oberkampf ne renouvela pas le bail.

Elle comprenait à l’origine trois salles basses, une chambre haute, trois étables à vache et une cour. Ce premier atelier est une installation de fortune : Oberkampf est obligé de placer sa chaudière à l’extérieur de la maison et son jeune frère Frédéric, qui travaille avec lui, doit loger à Versailles.

Le 1er mai 1760, Oberkampf imprime sa première toile de Jouy, dans la maison du Pont de pierre. L’année suivante, il fabrique 3.500 pièces. Il fallut alors louer une deuxième maison pour loger magasins et bureaux, ainsi qu’un terrain pour construire un hangar abritant les chaudières, les cuves et les appareils de lavage. Ces annexes formaient avec la maison du Pont de pierre, « l’Etablissement provisoire. »

En 1813, cette maison appartenait à Feugères, le maçon d’Oberkampf.

En 1835, elle est achetée par Madame Jules Mallet (en vendant des bijoux) pour y fonder une salle d’asile, ancêtre de nos écoles maternelles, destinée aux enfants des « mères laborieuses » sur le modèle de celle qu’elle avait conçue à Paris. La salle d’asile est mixte et accueille les enfants de 3 à 6 ans. Les frais de fonctionnement et les salaires sont à la charge de la famille Mallet.

De 1882 à 1895, elle est inscrite sur les matrices cadastrales au nom du bureau de Bienfaisance.

De 1895 à 1903, elle appartient à la famille Mallet et en 1903 est cédée à la commune.

Le conservatoire de musique y est installé depuis une dizaine d’années.

Dans le jardin, les stèles d’Oberkampf et la guérite aux épingles sont visibles.