Né le 1er février 1872 à Reims (Marne) – Mort le 20 avril 1960 à Montlhéry (Seine-et-Oise).

Jules-Jean-Paul Fort est l’auteur d’une œuvre poétique abondante, réunie dans les Ballades françaises, mêlée de symbolisme, de simplicité et de lyrisme, utilisant le plus souvent le verset.

Jules-Jean-Paul Fort naît à Reims, où son père est agent d’assurances. En 1878, son père conduit sa famille à Paris. Paul Fort suit ses études secondaires au lycée Louis-le-Grand et entre en relations avec Pierre Louÿs et André Gide, tous deux élèves de l’École alsacienne.

Il fréquente le café Voltaire, quartier-général des poètes symbolistes. Il rédige en 1889 un manifeste en faveur de la création d’un théâtre représentatif de ce groupe, qui rompt avec la scène naturaliste qui prévaut notamment au Théâtre Libre créé par André Antoine en 1887, ce qui motive son expulsion du lycée.

Voulant offrir une scène à Maurice Maeterlinck, dont il admirait les drames, il crée en 1889, avec Lugné-Poe, le Théâtre d’Art qui devint en 1893 le théâtre de l’Œuvre. Ce théâtre participa à révéler au public français les dramaturges nordiques Henrik Ibsen et August Strindberg.

L’aventure théatrale s’étant achevée, il se consacre à la poésie. Il donne ses premiers poèmes au Mercure de France en 1896. Ces poèmes constituent le début des Ballades françaises (17 volumes écrits entre 1922 et 1958). Il entreprend la publication de revues comme Le Livre d’art en 1892 qu’il relancera en 1896 avec Maurice Dumont. Avec ce dernier, il édite L’Épreuve, Journal-Album d’art en 1894.

Il organisa dès 1903, des réunions de lecture poétique tous les mardis à la Closerie des Lilas. En 1905, il lance avec Moréas et Salmon la revue Vers et Prose, qui éditera notamment Guillaume Appolinaire, Max Jacob, Pierre Louÿs. Il la dirige avec Paul Valéry. Pierre Louÿs qui rédige la préface au premier volume, définit les Ballades comme des petits poèmes en vers polymorphes ou en alexandrins familiers, mais qui se plient à la forme normale de la prose et qui exigent non pas la diction du vers, mais celle de la prose rythmée. Le seul retour, parfois, de la rime et de l’assonance, distingue ce style de la prose lyrique.

Fait commandeur de la Légion d’honneur, il contribua à donner au quartier du Montparnasse, à Paris, sa renommée artistique. En 1920, il y fait venir le jeune peintre japonais Ruytchi Souzouki qu’il a découvert au Brésil. Il fut élu « prince des poètes » en 1912 à la suite d’un referendum organisé par cinq journaux : Gil Blas, Comœdia, La Phalange, Les Loups et Les Nouvelles. 350 auteurs votèrent pour Paul Fort, qui succédait à Verlaine, Mallarmé et Léon Dierx.

En août 1913, il conduisit à l’autel sa fille Jeanne, âgée de seize ans, qui épousait le peintre futuriste Gino Severini. Ce dernier eut pour témoins, Guillaume Apollinaire et Marinetti, l’auteur du Manifeste du Futurisme. Néanmoins, Apollinaire, dans une lettre du 30 septembre 1915 à Madeleine Pagès, écrit : « J’ai reçu le bulletin lyrique idiot où Paul Fort prince des poètes à la manque, chante les batailles de loin et en un langage vraiment stupide. »

Posant avec d’autres fondateurs de l’Académie Mallarmé, à l’époque de la fondation de celle-ci en 1937. De gauche à droite, debout : Édouard Dujardin, Francis Vielé-Griffin, Paul Valéry, André-Ferdinand Hérold, André Fontainas, Jean Ajalbert. Assis : Saint-Pol-Roux, Paul Fort.

Il fut l’un des principaux membres du jury du Prix Jeunesse, créé en 1934. En 1936, candidat à l’Académie française, il retire trois mois après. Il est ensuite candidat à l’Académie Goncourt en 1943 face à André Billy, au siège de Pierre Champion, décédé en juin 1942, il ne sera pas élu même si l’élection de Billy, soumise aux réticences de quelques académiciens, ne fut validée qu’après la Libération. Nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1920, il fut promu officier en 1925 puis commandeur en 1953.

Il fut présent sur une première liste d’auteurs frappés d’une interdiction de publier par le CNE (Comité national des écrivains, organe de la Résistance intellectuelle) à la fin de la guerre, puis retiré dans une seconde liste publiée dans Les Lettres françaises le 21 octobre 1944.

Il revint officiellement à Reims, en 1954, inaugurer une exposition qui lui était consacrée à la bibliothèque Carnegie.

En 1956, il épousa Germaine Pouget (1893-1980), fille de Léo d’Orfer.

Paul Fort séjourna dans la villa  » la Buissonnière  » à Verrières-le-Buisson.

Il repose à Montlhéry dans sa propriété d’Argenlieu.

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