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Publié le mardi 7 juillet 2020

Dates importantes

Le périmètre découpé des sites inscrits et classés de la Haute Vallée Bièvre (source AVB)

4 mai 1972 : inscription de la Haute Vallée de la Bièvre dans sa globalité à l’inventaire des sites et monuments naturels : depuis la ferme de Troux à Guyancourt, jusqu’à Massy, incluant la forêt domaniale de Verrières et une partie du plateau de Saclay.

Cette forme de protection est obtenue avec le simple accord des communes où l’avis de l’Architecte des Bâtiments de France (ABF) est requis. Cet avis est pris en concertation avec l’inspecteur des sites en charge des sites et du paysage dans les secteurs qui lui sont confiés.

Cette première protection s’est vite montrée insuffisante.

Années 80 : début du long processus de classement.

7 juillet 2000 : classement des parties les plus fragiles de la Haute Vallée de la Bièvre, soit 2 700 hectares (ha). Ce classement a été décrété après plus de 20 ans de négociations entre les services de l’Etat et les municipalités concernées, sous la pression des associations.

Le classement au titre des sites est le niveau de protection le plus élevé dans le droit français, précisé par la loi du 2 mai 1930 codifiée dans le code de l’environnement sous les articles L. 341-1 à 22.

Un classement nécessite au préalable une procédure longue avant d’être opposable, demandant une connaissance parfaite des lieux et des contraintes locales, n’aboutissant à un décret qu’après une concertation approfondie. L’étude préalable doit être complète et porter sur tous les critères susceptibles d’être utiles pour caractériser le site, pour en déterminer les atouts et les raisons de renforcer la protection.

Des enquêtes publiques, à la parcelle près, ont été organisées par les préfets des 2 départements (Yvelines et Essonne), sous une forme plus simple – et moins dissuasive – que maintenant : publicité réduite à un avis officiel, rapporteur désigné par le préfet, l’ABF confiait à l’inspecteur des sites l’essentiel du rapport étant donné sa connaissance du dossier.

Le projet avait été au préalable approuvé par les Commissions Départementales des Sites, Perspectives et Paysages des Yvelines et de l’Essonne.

Le résultat de l’enquête, après passage devant les Commissions Départementales des Sites puis devant la Commission Supérieure des Sites, a été présenté au Conseil d’Etat – section des travaux publics.

Justification du classement

Dans son « exposé des motifs » du classement, la DRIEE (Direction Régionale de l’Environnement) résume la justification du classement comme suit : « La qualité du site est unanimement reconnue, ainsi qu’en témoigne par exemple le nombre de chemins de promenade, il est défendu avec efficacité par les associations de défense et les organismes intercommunaux – toutefois, la pression foncière est permanente et croissante, et elle s’accroît des nouveaux besoins en équipements pour les collectivités locales. Ainsi quelques plans d’occupations des sols comportent-ils, lors de leur révision, des avancées sur la vallée (réorganisation de centre/grignotage des franges boisées, remplissages d’espaces libres), telles qu’entre le projet de 1986 et le classement présent, il a fallu réduire de façon significative l’emprise à protéger. La multiplication des interventions même ponctuelles constituerait une menace pour le maintien des qualités du paysage. De même, le développement spatial des activités en place ne peut se faire qu’au détriment des espaces encore libres mais de plus en plus rares et précieux. La protection des espaces libres de la vallée de la Bièvre sera efficacement renforcée par un classement instamment demandé au niveau local comme au niveau régional et national. Puisque plusieurs équipements et infrastructures d’intérêt général sont d’ores et déjà prévus, ils pourront être réalisés sous condition d’insertion optimale. »

Les critères

La loi du 2 mai 1930 a institué la protection des sites et monuments naturels à ceux « dont la conservation ou la préservation présente au point de vue artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque un intérêt général. »

La vallée a été qualifiée du critère, parmi les cinq identifiés ci-dessus, de « pittoresque », bien qu’elle est également caractérisée par une histoire riche.

Critère pittoresque : la Haute Vallée de la Bièvre est caractérisée par un paysage préservé, remarquable et varié à proximité de Paris.

Critère historique : à l’origine, la vallée faisait partie du Grand Parc des Chasses de Louis XIV, emblématique espace de 8 600 ha, enfermé dans un mur de 43 km, avec seulement 24 portes maçonnées, bâties par Mansart, dont ne subsistent que 6 d’entre elles. Cet espace quasiment privé était réservé à la chasse du gibier que le roi y faisait élever. L’enceinte avait inclus au nord le plateau de Guyancourt ; à l’ouest, seuls les territoires de Buc et des Loges-en-Josas étaient emmurés dans le Grand Parc des Chasses, mais toute la Haute Vallée de la Bièvre participait aux activités de la cour de Versailles.

Ce qu’il faut remarquer c’est que la Haute Vallée de la Bièvre a su conserver son identité et son intégrité durant les dernières décennies du XXe siècle.

Contraintes d’un classement

Selon la loi du 2 mai 1930, maintenant intégrée au code de l’environnement : « Les monuments naturels ou les sites classés ne peuvent, ni être détruits, ni être modifiés dans leur état ou leur aspect sauf autorisation spéciale.« 

Tout nouveau projet de travaux est soumis à l’autorisation du préfet du département ou du ministre de l’Environnement, après avis de la Commission Départementale des Sites, Perspectives et Paysages.

Les sites classés ne peuvent accueillir que les équipements indispensables pour la gestion de la forêt et de l’agriculture, ou les adaptations mineures des éléments existants, comme objectifs incontournables la meilleure architecture et le souci de l’inscription paysagère dans le site.

20 ans plus tard

20 ans après le décret du classement de la vallée, on peut présenter un bilan très satisfaisant pour la vallée. Les projets de nouvelles constructions, beaucoup plus rares, sont étroitement contrôlées par une autorisation du ministre, souvent avec prescriptions issues de l’avis approfondi de l’ABF et de la Commission Départementale des Sites.

Aujourd’hui, le classement de la vallée est le seul rappel de ce que ce grand espace représente du point de vue de l’histoire et du patrimoine régional. Ce statut est bien reconnu, mais cela ne veut pas dire que tout danger est écarté. La protection de la vallée reste encore entre nos mains.

Remerciements 

Nos remerciements vont à tous ceux qui ont été les moteurs de ce classement et qui ont veillés jusqu’à aujourd’hui sur son respect : les élus de la vallée, les associations (notamment les Amis de la Vallée de la Bièvre (AVB), Terre et Cité…), les syndicats intercommunaux (SMBVB, SIAVB, SIAB…), les populations des villes de la vallée et bien d’autres.

 

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