Né le 20 mai 1921 à Kitakyūshū dans la préfecture de Fukuoka –  Mort le 24 novembre 2009 à Vauhallan.

Après avoir été mobilisé dans la marine et l’aviation, pendant les dernières années de la Seconde Guerre mondiale, Yasse Tabuchi ou Yasukazu Tabuchi (田淵 安一) suit comme étudiant, des études en histoire de l’art à l’université des arts de Tokyo de 1946 à 1951, tout en ayant commencé à peindre.

En 1951, il quitte sa famille et Yokohama en bateau en direction de Marseille puis refait sa vie à Paris où il rencontre Alechinski, Jorn et les peintres du groupe CoBrA, ainsi que Foujita avec lequel il se lie d’amitié.

En 1959, il achète une ferme à Vauhallan, dans l’Essonne, afin d’avoir plus d’espace pour travailler.

Au début de son installation en France, Tabuchi est marqué par le surréalisme mais ses œuvres se rapprochent de l’abstraction comme dans la série des Femmes volantes, vers 1953. Dans une nouvelle période, qui dure environ de 1956 à 1960, Tabuchi se rapproche de l’abstraction lyrique. Il travaille alors sur le rapport entre le clair-obscur et la lumière, produisant des toiles ayant de très forts contrastes colorés.

Après cette période de clairs-obscurs, dans un retournement total, Yasse Tabuchi repart de Matisse, ou plus précisément de ce que Matisse tient lui-même des Japonais du XIXe siècle, pour peindre, après la violence des éléments, la joie de vivre, d’être au monde et de regarder tout ce qui vit autour de soi, dans des toiles dont les titres sont révélateurs de ce changement radical de climat psychologique : Porte des femmes de 1962, La Fleur bleue de 1965, Coin intime de 1965, L’Érotique des choses de 1966, La Table abondante de 1966, La Mer et la table encore de 1966, À la mémoire des fleurs mortes de 1967.

A partir de 1969, il commence à diviser ses toiles à l’horizontale puis à la verticale et à mêler dans ces structures picturales les éléments abstraits et figuratifs.

En 1976, il écrit un article pour L’Œil intitulé « Art japonais contemporain ».

En 1988, il illustre un livre de Susanne Jorn, Det dansende æsel.

Tabuchi a aussi exécuté d’impressionnantes décorations architecturales aux Pays-Bas et au Japon, parmi lesquelles l’important ensemble du hall du Centre Culturel Philips, à Eindhoven, Pays-Bas, et le mur en céramique (66 mètres carrés) au 20th Century Art Museum d’Ikeda.

Tabuchi meurt en 2009, à l’age de 88 ans, d’une bronchite à Vauhallan.

Les œuvres de Tabuchi sont dans les collections des musées d’art modernes de grandes capitales, dont le Musée Royal des Beaux-Arts de Bruxelles, le Musée National d’Art Moderne de Tokyo, le Centre Pompidou…

Il est qualifié d’« artiste important » ayant « l’amour du trait et de la spontanéité », selon Anne le Diberder, conservatrice du Musée Foujita.

Le directeur du Musée d’Art Moderne de Kamakura évoque l’artiste ainsi : « Ce qui intéresse le plus le peintre Yasse Tabuchi, c’est la recherche des racines du monde ».

 

Partager cette page sur :